Boualem Sansal : 10 ans de prison requis en appel à Alger

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 80 ans, est incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre 2024. Ce mardi 24 juin 2025, il a comparu en appel devant la Cour d’Alger. Le procès, initialement prévu le 20 mai, avait été reporté à sa demande pour lui permettre de préparer sa défense.

Le parquet a requis une peine de dix ans d’emprisonnement et une amende d’un million de dinars algériens. Le verdict est attendu le 1er juillet.

En première instance, le 27 mars dernier, Boualem Sansal avait été condamné à cinq ans de prison et 500 000 dinars d’amende. Cette décision faisait suite à des déclarations controversées faites en octobre 2024 dans le média français « Frontières », classé à l’extrême droite. Il y évoquait notamment que certains territoires algériens auraient historiquement appartenu au Maroc avant la colonisation française, des propos considérés comme portant atteinte à l’unité nationale.

Cette condamnation a suscité une réaction officielle de la France. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, avait alors déclaré : « Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal. Nous appelons à une issue rapide, humanitaire et digne. »

Parallèlement au volet judiciaire, une dimension diplomatique s’est installée. Les tensions entre l’Algérie et la France restent vives, mais les proches de Sansal espèrent un apaisement et une possible grâce présidentielle, conditionnée par une condamnation définitive. Le président du comité de soutien à l’écrivain, Arnaud Benedetti, mise sur la date symbolique du 5 juillet, jour de la fête nationale algérienne, pour une éventuelle mesure de clémence.