Texas : des crues soudaines meurtrières frappent le centre de l’État
- Adan Guemra
- 6 juil.
- 2 min de lecture
Le centre du Texas a été dévasté ce week-end par des inondations éclair d’une intensité exceptionnelle. Le fleuve Guadalupe est sorti de son lit en quelques minutes, gagnant près de huit mètres en moins d’une heure et balayant tout sur son passage : habitations, véhicules, routes et habitants. D’après le dernier bilan communiqué par les autorités locales, la catastrophe aurait fait au moins 80 morts.
Des pluies torrentielles en plein « Flash Flood Alley »
Tout a commencé entre vendredi et samedi dans la région du Texas Hill Country, tristement surnommée « Flash Flood Alley » en raison de sa propension aux crues soudaines. À Kerr County, la montée brutale de la rivière Guadalupe a atteint des niveaux historiques : près de huit mètres en seulement quarante-cinq minutes, selon les services météorologiques. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent routes effondrées, ponts détruits et maisons emportées comme des fétus de paille.
Le comté de Kerr, particulièrement touché, compte à lui seul 68 victimes, dont 28 enfants, selon le gouverneur Greg Abbott. À l’échelle de l’État, au moins 41 personnes restent portées disparues. À Kerrville, une famille entière partie camper près de la rivière a été emportée par les flots : cinq membres de la famille de Hailey Chavarria manquent toujours à l’appel, tandis qu’une cousine, Devyn Smith, 22 ans, a survécu miraculeusement en s’agrippant à un arbre.
Camp Mystic : un camp de vacances durement frappé
Le Camp Mystic, un centre de vacances chrétien pour filles installé sur les rives du fleuve Guadalupe, figure parmi les sites les plus durement touchés. Sur environ 750 enfants accueillis pour l’été, dix fillettes ainsi qu’un moniteur sont toujours portés disparus, selon le shérif local. Une vidéo bouleversante montre des enfants chantant autour d’un feu sous la pluie, essayant de se rassurer pendant que l’eau montait déjà dangereusement. D’après les autorités, six corps d’enfants ont été retrouvés sans vie.
« Trois jours après le drame, les secours ont dû basculer d’une mission de sauvetage à une mission de récupération », résume la BBC. Le témoignage d’un bénévole, Greg Froelick, donne la mesure de l’ampleur du désastre : « J’ai vu des vêtements et des affaires du camp éparpillés sur plusieurs kilomètres, en amont comme en aval. » Un autre bénévole, Justin Morales, raconte à l’AFP avoir découvert avec ses collègues les corps de trois fillettes, dont une pensionnaire du camp.
Plus de 400 secouristes issus d’une vingtaine de structures différentes sont mobilisés. Hélicoptères, drones, plongeurs, garde nationale et garde-côtes ratissent la zone malgré des conditions extrêmement périlleuses. Une déclaration de catastrophe fédérale a été signée pour débloquer des moyens d’urgence supplémentaires.
Des alertes jugées insuffisantes
Au cœur de la colère : le système d’alerte jugé défaillant. De nombreux habitants affirment ne pas avoir été prévenus à temps, malgré une alerte émise dès 1h18 vendredi par le National Weather Service, d’après le Washington Post. Problème : aucune sirène n’est installée dans le comté de Kerr, et les messages d’urgence par téléphone sont arrivés trop tard, voire pas du tout, dans des zones où le réseau cellulaire est souvent irrégulier. Certains survivants dénoncent des notifications envoyées seulement à l’approche de l’aube, alors que la montée des eaux était déjà incontrôlable.



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